• Les actes ne valent que par les intentions Sharh par l’imam ibn Dâqîq Al ‘Id

    Commentaire de l'imam ibn Daqîq Al 'Id

    Ce hadith est authentique . Les savants sont unanime pour dire qu'il est authentique , qu'il occupe une place éminente dans la religion et qu'il est riche en leçons .

    L'imam Abû 'Abd Allah Al Bukhârî le rapporte dans plusieurs endroits de son sahih .Abû Al Husayn Muslim ibn al hajjaj le cite dans son sahih à la fin du livre du djihad .

    Il est l'un des hadith qui constituent le pivot de l'islam . L'imam Ahmad et l'imam Ash Shâfi'î qu'Allah leur fasse miséricorde ont dit qu'il représente un tiers de la science . Al Bayhaqî et d'autres savants soutiennent le même avis .

    (voir ma rifatu as sunan wa l âthar d'Al Bayhaqî 1/263)

    On rapporte que l'imâm Ash Shafi'î a dit que ce hadith entre dans soixante dix chapitres de jurisprudence . Bon nombre de savants soutiennent qu'il représente le tiers de l'islam .

    Les savants jugent préférable de commencer le livre par ce hadith . L'un de ceux qui l'ont placé en tête de leur recueil est l'imam Abû 'Abd Allah al Bukhârî .

    'Abd Ar Rahmân ibn Mahdî a dit : Il sied à tout savant qui compose un livre d'écrire ce hadith dans sa première page pour avertir l'étudiant en sciences religieuses qu'il faut corrigé son intention

    (fin de citation)

    Ce hadith est mashhûr (litéralement " célèbre "un hadith mashhûr est un hadith transmis par plus de deux garants)par rapport à sa fin et gharîb (littéralement "étranger" un hadith gharîb est un hadith transmis par une seule personne à chaque génération) par rapport à son début .

    En effet , seul 'Umar ibn Al Khattâb qu'Allah l'agrée l'a transmis de la bouche du Prophète sallallahu 'alayhi wa sallam . Seul 'Alqama ibn Waqqâs l'a transmis de la bouche de 'Umar . Seul Muhammad ibn Ibrâhim At Taymî l'a transmis de la bouche de 'Alqama ibn Waqqâs . Seul Yahyâ ibn Sa'îd Al Ansârî l'a transmis de la bouche de Muhammad ibn Ibrahîm. Après Yahyâ ibn Sa'îd Al Ansarî , le hadith est devenu célèbre . Plus de deux cents rapporteurs  dont la plupart sont des imams dans la science qui l'ont transmis de la bouche de Yahyâ .

    "Innamâ al a'mâlu bi niyyât " Les actes ne valent que par les intentions

    Le terme innamâ introduit une clause restrictive "al hasr" dont la fonction est de renforcer ce qui est mentionné et d'exclure ce qui ne l'est pas .    Parfois il introduit la restriction absolue et parfois une restriction particulière qu'on peut comprendre en examinant  le contexte comme la parole d'Allah : Innamâ anta mundhir (littéralement : Tu n'est qu'un avertisseur) .

    D'après son sens premier , ce verset restreint la mission du prophète salallahu 'alayhi wa sallam à l'avertissement et à la mise en garde "nadhâra" . Or la fonction de l'envoyé d'Allah ne se limite pas à cette seule qualité , mais il a de nombreuses qualités qui sont toutes belles comme le fait qu'il soit un annonciateur des nouvelles qui réjouissent (les récompences divines , le paradis etc ).

    De même la parole d'Allah : innamâ al hayâtu ad dunyâ la 'ibun wa lahwun (La vie d'ici bas n'est que jeu et distraction) sourate Muhammad verset 36

    Son sens apparent et Allah est le plus savant , implique la restriction (renforçant ce qui est mentionné et excluant ce qui ne l'est pas ) si on ne prend en considération que celui qui préfère la vie d'ici bas , sinon celle ci n'est pas entièrement mauvaise en soi puisqu'on peut y accomplir les bonnes oeuvres . Il s'agit dans ce verset de la qualification d'une chose par ce qui y prédomine "taghlîb" . Ainsi si tu trouves ce terme (innamâ) dans une phrase , considère le . Si le style et le sens des mots prouvent que la restriction introduite par ce terme concerne particulièrement une chose déterminé , alors limit là à cette chose , sinon applique cette restriction de manière absolue .

    La particule innamâ dans la parole du prophète salallahu 'alayhi wa sallam : "innamâ al a'mâlu bi-n niyyât" : introduit une restriction dans un cadre particulier . En effet , il s'agit dans ce hadith d'actes cultuels " a 'mâl shar'iyya ". Cela signifie que sans  l' intention , les actes n'ont aucune valeur (au regard de la religion) . On entend par les actes , les ablutions , le ghusl , le tayammum et aussi la prière , la zâkat , le jeûne , le pèlerinage , la retraite spirituelle " i'tikâf" , ainsi que d'autres actes d'adoration .

    Quant au nettoyage de ses parties intimes après avoir satisfait ses besoins , c'est un acte qui n'a pas besoin d'intention car il est à inclure dans la catégories des abstentions de l'acte " turûk" , or l'abstention n'a pas besoin d'intention . Certains savants soutiennent cependant que les ablutions et le ghusl sont valides même s'ils sont faits sans intention .

     

    Dans cette parole du prophète salallahu 'alayhi wa sallam : " innamâ al a 'mâlu bi n niyyât " il existe une proposition sous entendue que les savants n'expriment pas de la même manière . Ceux qui soutiennent que l'intention est nécessaire expriment cette proposition sous entendue de la manière suivante  : innamâ sihhatu l a'mâli bi n niyyât (la validité des actes n'existe que par les intentions , tandis que ceux qui ne l'exigent pas l'expriment comme suit : innamâ kamâlu l a'mâli bi n niyyât ( la perfection des actes dépend des intentions) .

    " Et à chacun selon son intention" Al Khattâbi a dit : Cette parole apporte une idée particulière différente de celle déduite de la première phrase de ce hadith , à savoir la spécification de l'acte par l'intention.

    Le shaykh Muhyi Ad Dîn (An Nawawî) a dit : Le fait que la phrase " et a chacun selon son intention" soit citée après la phrase " Certes les actes ne valent que par les intentions" prouve la nécessité de la spécification de ce qui est voulu "Manwiyy" . Par exemple : On veut acccomplir à titre réparatoire une prière prescrite qu'on a manquée . Il ne suffit pas d'affirmer l'intention d'accomplirune prière omise , mais il faut la spécifier : est ce celle du zuhr , du 'asr ou une autre ? Sans la deuxième phrase , la première impliquerait que l'intention est valide sans spécification ou du moins le sous entendrait . Seul Allah est plus savant .

    " Faman kânat hijratuhu illâ Allâhi wa rasûlihi fa hijratuhu illâ Allâhi wa rasûlihi ( Celui qui aura emigré en vue d'Allah et Son envoyé , c'est bel et bien pour Allah et Son envoyé que son émigration aura lieu )

    Il exite une règle linguistique qui est communément admise par les spécialistes de la langu arabe , qui est que la condition et la conséquence doivent êtres différentes , de même que le sujet "mubtada'" et le prédicat " Khabar" . Or ici les deux propositions sont différentes . Cela ne constitue pas une exception à cette règle car si on remettait les termes sous entendus , la phrase serait : Celui qui aura émigré en vue d'Allah et de Son envoyé intentionnellement "niyyatan" et volontairement "qasdan" , son émigration sera pour Allah et Son envoyé religieusement et légalement .

     

    A propos des circonstances de ce hadith , on raconte qu'un homme émigra de la Mecque à Médine pour épouser une femme nommée Umm Qays , ne cherchant pas par son voyage le mérite de l'hégire . Il fut nommé l'émigrant d'Umm Qays .

    (source extrait du livre les 3 commetaire sur les 40 hadith An Nawawî )

     

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